« Mon bonheur est immense… ; je peux dire que je suis arrivé, enfin, à ma pleine nature… Jusqu'à ce jour je ne me suis pas senti homme. J’ai vécu honteux et attaché à la chaîne de ma patrie toute ma vie. La divine clarté de l'âme allége mon corps ; ce repos et ce bien-être expliquent la constance et l'allégresse avec laquelle les hommes s’offrent au sacrifice ».
C'était un après-midi très spécial, intime, plein de respect envers un homme qui a permis aux Cubains d’être grands et respectés, qui a combattu et qui est mort pour nous.
Il n'y a pas de meilleur hommage au Maître que d’avoir le privilège de suivre ses empreintes dans l'histoire, son passage au Cap-Haïtien – la ville généreuse qui l’a accueilli -, pour sentir, même pour un instant, les souffrances et les rêves de l’Homme de La Edad de Oro et d'exalter sa mémoire.
Ce qui fut la capitale de la possession française de Saint-Domingue (l’actuelle Haïti) est maintenant une petite ville portuaire, fourmillante (avec 180 000 habitants) et est très vitale. Ses rues étroites, coupées par des angles aigus, suivent le tracé de la ville coloniale.
José Martí est arrivé pour la première fois dans cette ville le 9 septembre 1892. Il allait à Montecristi où il espérait rencontrer le général Máximo Gomez afin de lui offrir la direction militaire de la Guerre Nécessaire.
Il a également séjourné dans cette ville en juin 1893 et en février 1895.
C’est précisément les détails des mois fiévreux dans les républiques sœurs d'Haïti et de République Dominicaine, pour livrer finalement la guerre libératrice, que recueillie notre Héros National dans son Journal de campagne : De Montecristi au Cap-Haïtien.
Une visite de la « petite maison » de Martí
Un groupe de nos collaborateurs de la santé a visité un modeste bâtiment de maçonnerie de trois étages, peint en blanc et aux portes et fenêtres en bleu, où, au rez-de-chaussée, se trouvait notre José Martí en 1895.
La façade de la demeure a évidemment subi des transformations ; toutefois, son intérieur semble arrêté dans le temps.
Sur ses murs, alors témoins de nos désirs d'indépendance, sont accrochés seulement trois cadres ; le Sacré-coeur de Jésus, un de défunt Pape Jean-Paul II et celui de notre Apôtre, le plus ancien et de plus grande taille.
La Haïtienne Esther Noel, âgée de 41 ans, signale au journal Granma que la résidence est une propriété familiale, dans laquelle elle vit depuis 1981 avec sa mère, madame Esperanza.
Elle explique que là, avant, vivaient d’autres membres de la famille et que le cadre de José Martí a toujours présidé le mur principal du « salon », préservant cette aura de vénération profonde.
« José Martí a été un grand Général, il a combattu pour l'indépendance de Cuba, il est venu à Haïti et il a vécu dans cette demeure, où il a rencontré certains Haïtiens et Cubains afin de continuer les plans de conspiration indépendantistes », dit Esther, professeur et avocat, ajoutant que c'est un honneur d'avoir cette photo de Martí dans la salle de sa maison.
À l'extérieur, sur la partie supérieure de la porte de la rue, une plaque de marbre attestant pour l'histoire le passage de Martí dans cet endroit : « C’est la maison de Millevoye Mercier, dans laquelle a séjourné José Martí, invité par le docteur Ulpino Dellunde. Avril 1895. Comité haïtien pour le centenaire de la naissance de l'Apôtre. 28 Janvier 1953 ».
Cette simple plaque révèle la grande amitié entre l'auteur d’Ismaelillo et Ulpino Dellunde, un médecin cubain qui a accueilli plusieurs fois Martí chez lui et qui l’a aidé à obtenir des armes pour la guerre.
Une rue de Cap Haïtien porte le nom de José Martí, réaffirmant que ce point de la géographie haïtienne où se croisent les histoires de deux peuples frères est aussi nôtre.
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