Il y a une grande œuvre à défendre


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Lors de la réunion, Rosa Miriam Elizalde a reçu des mains du président Diaz-Canel le Prix national du journalisme José Marti pour l'ensemble de son œuvre. Photo: Estudios Revolución

« Il y a tellement de choses que j’aimerais vous dire... ». Les mots sont sortis empreints de passion et de sincérité. Ils ont été prononcés ce jeudi, au Palais de la Révolution, par le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, devant un groupe de journalistes, éditeurs et directeurs des médias nationaux.

Pour tous ceux qui appartiennent à cette famille de médias, qui s'occupent de l'actualité, de la traduction de la réalité cubaine actuelle à tous les publics possibles, il était facile de comprendre le sentiment du chef de l'État, selon lequel un dialogue avec les architectes de la communication exige un agenda vaste et divers, qui prend beaucoup de temps - celui que les dirigeants du pays sont en train de fragmenter pour se déplacer vers les différents secteurs de la société pour apporter une solution à de nombreux problèmes.

Ceux d'entre nous qui font du journalisme pourraient parler longtemps, sans discontinuer, de la manière de rendre Cuba meilleure, de partager et de faire naître des idées, de proposer, de dialoguer et de continuer à disséquer chaque événement, aussi complexe soit-il. Le président Diaz-Canel le sait. C'est pourquoi, avant de partir pour s’acquitter d'autres tâches importantes, il a essayé d'écouter le plus grand nombre d'opinions possible ; et il s'est également mis en tête de partager le plus grand nombre d'idées, d'arguments et de données à partir desquels façonner un pays uni et indivisible, même s’il traverse l'un de ses moments les plus compliqués.

« L'apport essentiel de cette réunion a été la nécessité de renforcer la communication sociale », a déclaré le président lors de la réunion, qui était également conduite par le membre du Secrétariat du Comité central du Parti et responsable de son Département idéologique, Rogelio Polanco Fuentes, ainsi que par le président de l'Union des journalistes et des écrivains (UPEC), Ricardo Ronquillo Bello.

Après avoir écouté diverses interventions ayant pour point commun la préoccupation pour l'époque actuelle, mais aussi les moyens possibles de surmonter les obstacles au milieu de la guerre médiatique qui nous est livrée, Diaz-Canel Bermudez a signalé aux participants : « Je pense que nous devons défendre deux idées essentielles que vous avez exprimées ici : concevoir la gestion de la communication comme quelque chose de vital pour la Révolution en ce moment ; et comment la gérer à partir de la vérité, de la recherche, de la responsabilité, de l'objectivité, mais aussi des sentiments et des convictions. »

Qu'il y ait plus d'espaces de débat - qui sont autant d'occasions de proposer des actions ; que ce qui est proposé puisse être mis en œuvre ; et qu'il y ait une transparence pour suivre l'évolution de ce qui a été entrepris - responsabilité du dirigeant, de la personne qui est en charge d'un projet, des collectifs de travail, une responsabilité entre tous pour « élargir la démocratie et la participation dans le pays ».

Le président cubain a évoqué ces concepts en affirmant aux journalistes : « Nous allons continuer à tenir ces réunions, et nous allons les systématiser davantage, car il y a beaucoup de choses à résoudre et à consolider. »
 

LES VOIX DES COMMUNICATEURS

Il n'y a pas eu besoin de briser la glace après que le président Diaz-Canel ait fait une brève introduction et invité les journalistes à faire part de leurs réflexions. Le premier à prendre la parole a été le journaliste José Alejandro Rodriguez, quelqu’un qui maîtrise son métier , formateur de plusieurs générations et qui, depuis 1997, dirige la rubrique Accusé de réception dans les pages du journal Juventud Rebelde, un espace de canalisation des impressions, du ressenti, des attentes et des opinions de la population.

« Pepe », comme on l'appelle affectueusement, a consacré ses premiers mots à saluer le travail de très jeunes journalistes qui ont été des témoins précieux de la lutte contre la COVID-19. Il a rappelé que nous, les communicateurs, sommes d'éternels apprentis, non seulement des techniques du métier, mais aussi de la vie ; il a appelé à continuer à faire la Révolution avec des moyens novateurs, de savoir suggérer, de raconter entre les lignes ; il a demandé à ses collègues de se plonger dans la partie difficile Cuba, il a parlé de l'art de savoir s'imposer, de larguer les amarres, de secouer toutes les rédactions et de faire décoller un nouveau modèle de journalisme.

Le président Diaz-Canel a signalé à José Alejandro que sa section Accusé de réception est un outil quotidien et très précieux pour les dirigeants du pays. Lirians Gordillo Piña, journaliste de l'Editorial de la Mujer (Éditions de la femme), a souligné l'importance d'une critique qui améliore, d'un regard qui fait le point, de volontés qui embrassent la diversité. Pour sa part, la directrice de l'Agence de presse cubaine (ACN), Edda Diz Garcés, avant d’insisté sur l’importance de la vitesse de circulation de l’information dans la bataille pour défendre notre vérité.

La journaliste Ana Teresa Badía Valdés, forte de sa riche expérience de professeure de communication, a énuméré des concepts de grande valeur pour améliorer l'exercice d'une profession clé pour la subjectivité : il faut affiner l'intentionnalité, savoir s'adresser à différents publics, encourager la participation et l'interaction, et toujours éviter les spirales du silence ; en d'autres termes, il sera toujours bon que les gens partagent ce qu'ils ressentent, a-t-elle dit.

Les générations se sont entremêlées : le journaliste Ariel Terrero a évoqué, parmi de nombreuses idées précieuses, la nécessité d'accompagner, depuis la profession, la diversité des acteurs qui sont nés au sein de l'économie cubaine. Le jeune Armando Franco a parlé quant à lui de ses expériences en tant que directeur de la revue Alma Mater, de l’Université de La Havane, et en tant que membre d'une jeunesse qui, selon lui, doit être touchée par toutes les interventions qui ont été faites ici.

Rosa Miriam Elizalde a magistralement expliqué comment une bataille de la culture et des symboles se livre actuellement sur l'Île, et face à un tel défi, « nous disposons de grandes forces comme la Révolution au pouvoir », à partir de laquelle tous les changements peuvent être apportés pour le salut du pays.

« De quel type d’organisation de journalistes (UPEC) avons-nous besoin dans la Cuba d'aujourd'hui ? », a demandé Ricardo Ronquillo, avant de souligner que notre travail doit conduire à un renforcement du système des médias publics, un outil qui va de pair avec le crédit des institutions - et vice versa - et où réside la possibilité d'un consensus. Nous avons besoin, a-t-il ajouté, d'une symphonie de discours qui s'inscrive dans la diversité.

La jeune Yisell Rodriguez, du quotidien Granma, a énuméré un certain nombre de sujets qui préoccupent la population et que les médias ne doivent pas ignorer. Dans ses propos, comme cela s'est produit plus d'une fois au cours de la journée d'analyse, le mot « transparence » est revenu plusieurs fois. Cristina Escobar, du Système informatif de la Télévision cubaine, a appelé à présenter une

Cuba faisant encore l’objet d’une couverture insuffisante dans les médias, à se rapprocher des publics, à affecter les ressources humaines et matérielles là où le message le plus efficace et de grande portée peut naître. Quant à Adonis Subit Lami, directeur du journal Giron, de la province de Matanzas, il a parlé de la passion et de l’attachement qu’il ressent pour son travail. Il a suggéré de créer des synergies entre toutes les forces qui mènent un travail idéologique dans le pays, et de transformer, de nos propres mains, beaucoup de situations qui nous concernent.
 

SUR L'ESPRIT ET SUR LA VÉRITÉ

Nous ne devons pas nous prendre la tête, nous tourmenter, bien au contraire, a dit Diaz-Canel aux journalistes, avant de souligner l'importance d'avoir de l'optimisme et une force énorme pour surmonter toute adversité. Il a ensuite rappelé les moments marquants et difficiles vécus par le Cuba révolutionnaire, tels que la Campagne d'alphabétisation et la Crise des missiles. Et il a énuméré les défis actuels :

Il est vrai, a déclaré le chef de l'État, que des erreurs ont été commises, qu'il y a eu des obstacles, du bureaucratisme, des problèmes… mais il y a aussi une grande œuvre à défendre, et beaucoup de choses qui ont été faites ; et si nous en sommes arrivés là, c'est parce que nous avons cette force.

« Je dirais que la Révolution a toujours été confrontée à des situations complexes », a-t-il rappelé, et il a évoqué les moments difficiles de la période spéciale, la cruauté habituelle de l'ennemi qui, ces derniers temps, a resserré son étau sur l'Île, sur tout un peuple.

À propos du 11 juillet - un dimanche douloureux sur lequel plusieurs collègues se sont exprimés - le président a rappelé que ces événements n’étaient pas accidentels, mais « faisaient partie d'un plan soigneusement préparé », de manière opportuniste et avec une véritable artillerie, depuis les réseaux sociaux et depuis longtemps.

Toute adversité est un apprentissage. Il faudra dire la vérité de la manière la plus intelligente et au bon moment, en mesurant les avantages et les coûts d'un pays soumis à un blocus pervers, et dont ils veulent détruire la Révolution, a indiqué le président.

Cette rencontre avec les professionnels de la communication, qui ne sera pas la dernière, a ouvert de nouvelles portes à l'action. Ainsi, nous faisons face à mille tempêtes, mais nous sentons, comme l'a signalé notre collègue Rosa Miriam Elizalde - qui a reçu le Prix national José Marti pour l'ensemble de son œuvre - que nous pouvons gagner cette bataille, à condition de changer, comme Fidel nous l'a appris, tout ce qui doit être changé.
 


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