Délimitations


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Photo: Yusmilis Dubrosky/ Cubadebate.

Les haineux ne modifient généralement pas beaucoup leur discours. Quand ils n’ont pas d’arguments pour réfuter ce qu’on affirme, ils passent aussitôt à l’offense. Dans le cas de ceux d’entre nous qui sont liés à des projets comme Con filo, à cette vitupération habituelle s’ajoute la demande furieuse que le programme serve de plate-forme pour défendre des positions qui n’ont rien à voir avec son profil.

Peu importe de dire, à chaque émission, que Le programme est né et est dû à l’objectif de démanteler les campagnes médiatiques, de démentir les fake news et de dénoncer cette attaque symbolique et culturelle dont nous sommes l’objet. Il y aura toujours des gens qui demanderont autre chose, parfois sincèrement et parfois comme prétexte pour dénigrer le programme.

Mais dans l’intérêt de satisfaire notre public le plus fidèle, nous pouvons exprimer très clairement notre position sur les choses qui ont été vécues dans notre pays,

La vie à Cuba est-elle parfaite ? Non. Comme dirait le poète troubadour, nous ne vivons pas dans une société parfaite. La vie à Cuba est complexe, elle impose des sacrifices, il faut être constamment prêt à se battre. Y a-t-il du travail ? Oui, se déplacer est un problème, acheter de la nourriture est un problème, travailler et gagner suffisamment est un problème… Mais nous avons aussi des choses très précieuses que nous avons peut-être prises pour acquises et que nous pourrions perdre.

Aimons-nous faire la queue et perdre du temps à un arrêt ? Non bien sûr que non. La pénurie nous fait mal, marchant dans les rues et voyant des dizaines de personnes fuir le soleil en attendant un tour incertain pour acheter quelque chose. Cela nous fait plus mal lorsque nous sommes coincés dans l’une de ces files d’attente. Un précieux temps de vie qui nous glisse entre les doigts, comme quand on regarde vers l’horizon, à la recherche d’un signe de bus… et rien.

Avons-nous commis des erreurs et des injustices ? Oui, nous en avons compensé certains, d’autres nous en avons surmontés et même oubliés. Nous avons essayé d’incinérer les injustices avec le feu de la Révolution, essayant d’identifier le révolutionnaire à « toute justice sociale ». Mais nous ne pouvons pas jeter la première pierre, nous ne sommes pas exempts de péché.

Aimons-nous les magasins de MLC ? Non, nous n’aimons pas dépendre d’une devise étrangère pour pouvoir payer un produit. Je souhaite qu’ils disparaissent demain, mais nous n’avons pas de meilleure alternative pour atténuer la crise profonde que nous subissons.

Pensons-nous que ces magasins sont un mal nécessaire ? Oui Et peut-être que nous nous trompons, mais nous supposons qu’il n’y a pas d’autre moyen, du moins jusqu’à présent, de collecter des devises étrangères.

Sommes-nous convaincus de ce que nous disons, de la manière dont nous défendons la Révolution ? Absolument.

Et si certains ne veulent pas nous croire, si certains nous offrent même le bénéfice du doute, s’ils ne supposent pas comme possible que nous sommes des personnes engagées dans le projet révolutionnaire, eh bien, c’est tout. Nous continuerons à élever la voix pour les causes auxquelles nous croyons, nous continuerons à critiquer ce qui a été mal fait à l’endroit et au moment que nous jugeons pertinents, et nous serons prêts à affronter toute campagne ou articulation contre notre politique socialiste et modèle constitutionnel.

(Tiré de Granma)

Par Michel E Torres Corona


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