« Hier, j'ai achevé le dernier chapitre de ce livre et aujourd'hui, le 12 mars 2019, je commence à écrire le premier (…) Jeudi à l’aube, je dois partir pour Cuba. C’est là que se trouve ma fille Florencia. Flor, qui, en raison de la traque médiatique et judiciaire féroce dont elle a fait l'objet, a commencé il y a quelque temps à présenter de graves problèmes de santé. Le stress brutal qu'elle a subi a dévasté son corps et ses émotions… »
C'est ainsi que commencent Sinceramente, le livre de la vice-présidente argentine Cristina Fernandez, qui a été présenté dans son pays en avril dernier, et ce samedi 8 février à La Cabaña, dans le cadre du programme littéraire de la 29e Foire internationale du livre et pour la première fois hors d'Argentine. Le fait de s’être procuré le texte de 594 pages à l'avance, vendu sur place peu avant la présentation, donnait, d’une certaine manière, un avant-goût de la conférence qui devait laisser des résonances profondes dans l'auditoire.
L’intervention de Cristina Fernandez fut à l’image même de la conception du livre : elle y parla à cœur ouvert, n’ayant rien à se reprocher et avec, certes, beaucoup de raisons d'être fière, de mettre cartes sur table et réfuter la somme de mensonges lancés durant la traque politique que le gouvernement de Mauricio Macri n’a pas cessé d’orchestrer contre cette femme, qui fut deux fois présidente de l'Argentine et protagoniste d'un gouvernement qui a construit un nouveau pays, avec plus de droits, sans dette et au cours duquel 119 petits-enfants [de parents disparus pendant la dictature] ont été retrouvés.
Elle est entrée dans la salle, accompagnée de Miguel Diaz-Canel, président de la République de Cuba, entre autres personnalités du monde politique et intellectuel. Le journaliste argentin Marcelo Figueras était chargé de diriger la présentation, à partir de la recherche de thématiques suggérées par le texte. Un questionnement auquel l’auteure a répondu en faisant preuve d’une éloquence révélatrice.
Au cours de son intervention, longuement applaudie, Cristina Fernandez de Kirchner a passé en revue de nombreux points, depuis les remerciements aux médecins cubains pour l'amélioration remarquable de l’état de santé de sa fille Florencia, jusqu'au rappel des raisons sordides pour lesquelles il était nécessaire de faire disparaître les leaders qui s'opposaient à la dictature « parce qu'il n'y avait aucun moyen de les convaincre de trahir ».
Pendant environ une heure, Cristina a abordé des questions liées aux récents événements dans son pays et aux scénarios géopolitiques internationaux, notamment l’endettement de l'Argentine après la dictature, la politique menée par Nestor Kirchner pour éliminer la dette, le retour à ce malheureux état en raison des politiques du gouvernement de Macri, entre autres sujets.
Soutenue par de solides arguments, la parole vive de Cristina était convaincante. Il reste maintenant le livre, un véritable acte d'écriture franche, où au-delà du contexte argentin, ressortent également de nombreuses causes des contradictions qui prévalent dans le monde contemporain.
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