À juste titre et à la fierté de ses fans, cela fait 8 ans que la rumba a été proclamée Patrimoine Immatériel de la Nation Cubaine devenant ainsi la première manifestation de musique et de danse à avoir ce statut.
L’inclusion dans cette liste représentative -12 février 2012- a tenu compte de la recherche approfondie, de l’argumentation et de l’analyse des valeurs que renferme la rumba parmi lesquelles figure le fait qu’elle est unique en son genre par rapport aux autres manifestations de musique et de danse ; elle possède des plans qui en assurent la continuité et bien évidemment, lorsque l’on parle de ce type de culture il s’agit d’un composant qui se développe avec le temps, qui n’est pas figé, mais un phénomène tangible et vivant.
À cela s’est ajouté le critère selon lequel, en raison de sa diversité et de sa nature intégratrice, la rumba devient une expression à longue portée sociale, elle a été et elle est un motif de fierté, ayant un contenu identitaire et historique profond ; elle est l’expression de la fusion de la danse avec la chanson et, en essence, de façon spéciale avec le rythme, car durant son exécution plusieurs pratiques culturelles sont présentes.
Comme on a pu le constater grâce à des études systématiques, la rumba a surgi dans les quartiers urbains pauvres de Cuba durant le XIXe siècle et elle a ses racines en Afrique.
Les esclaves emmenés depuis ce continent et leurs descendants l’ont développée aux alentours des sucreries où ils étaient obligés à travailler dans des conditions pénibles, dans des endroits comme les baraquements, les groupes d’esclaves et les hameaux. Certaines nuits, ils jouaient de la musique avec des tambours et avec d’autres instruments de percussion, accompagnée d’une danse caractéristique et de chants, le seule moyen qu’ils avaient alors de soulager leurs souffrances d’esclaves et d’exprimer leurs sentiments.
Avec son évolution, la rumba cubaine a donné naissance à différents styles parmi lesquels se trouvent le yambú, la columbia et le guaguancó, pas aussi connus les uns que les autres.
Le plus ancien est le yambú qui provient de la banlieue de Matanzas et qui a utilisé comme alternative le fait qu’il peut être dansé par un homme, par une femme ou par un couple, tandis que la columbia provient des zones rurales de Matanzas et elle est le plus souvent dansée par un homme seul, qui est en interaction avec la personne chargée de la percussion, en général une tumbadora.
L’on considère que le guaguancó est le style qui a le plus évolué, qu’il est le plus populaire et qu’il est le plus pratiqué. L’homme y danse en essayant de conquérir la femme et celle-ci, à son tour, danse pour le provoquer.
On éprouve un immense plaisir lorsque l’on écoute et lorsque l’on voit danser une rumba avec ses formes verbales et gestuelles de communication comme les chants, les mouvements, des tapes, des danses et un langage corporel spécifique. Les instruments de percussion, les outils de travail et les ustensiles domestiques utilisés pour les pratiques musicales de la rumba sont partie prenante de cette pratique culturelle.
La connexion entre les gens à travers cette danse contagieuse est immédiate. Elle transmet une joie et un bien-être très grands. En général avec un seul accord des trois tambours, appelés tumbadoras ou congas, qui sont utilisés dans la rumba, les gens ne peuvent pas s’empêcher de suivre le rythme qui s’intensifie vite et qui provoque des sensations et des émotions illimitées.
Les groupes qui interprètent la rumba à Cuba sont très bons et nombreux, tel est le las de Los Muñequitos de Matanzas, Los Papines, l’Ensemble Folklorique National, Yoruba Andabo, Clave y Guaguancó, Rumbatá et Afrocuba, avec un mélange de tradition et de modernité.
Cuba a eu de grands joueurs de tambours au fil des ans et dont on se souvient encore aujourd’hui et parmi les plus emblématiques figurent Chano Pozo, Tata Güines, Guillermo Barreto et Ricardo Abreu (Papín).
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