Pablo Armando est mort, mais pas le poète. Ni l'intellectuel complet, qui fut, et ce n’est pas par effet du hasard un « maître de la jeunesse », un exemple pour ses contemporains et pour les jeunes de tous les temps. Seul le corps a disparu. L’essentiel perdure.
Les poètes respirent dans ses vers ; les romanciers, dans ses personnages ; les hommes de pensée, dans les pensées de ceux qui l'ont connu. L'auteur de Los niños se despiden (Les enfants font leurs adieux) n'était pas et ne sera jamais un inconnu. Publié dans une quarantaine de pays et lui-même traducteur, Pablo Armando était un travailleur infatigable, non seulement dans ses nombreuses missions, mais aussi au moment de créer.
Il crut en Fidel et en la Révolution dès que ses premiers rayons annoncèrent son arrivée, et il donna le meilleur de lui-même à l'œuvre culturelle essentielle qui en naîtrait. Il admira et respecta le leader et mérita sa confiance. Il vécut sans déguisement moral et son existence fut belle.
Lors de rencontres destinées à honorer d'autres grands, la parole généreuse de Pablo Armando brilla, lui aussi témoin d'autres exploits. Sur les scènes cubaines et du monde, il offrit ses poèmes et ses connaissances, en prodiguant la richesse de son esprit.
Certains de nos intellectuels, aujourd’hui disparus, auraient beaucoup à dire en ce moment sur Pablo Armando Fernandez : Roberto Fernandez Retamar, Fayad Jamis, Jaime Sarusky, Luis Marré ou César Lopez, pour ne citer que ceux-ci, au vu de la proximité entre eux et de leur position commune en matière de défense de la culture cubaine.
Dans les inévitables retrouvailles des âmes, Pablo Armando dira à ces hommes fidèles, également illustres et admirables, ce qu’ils ont toujours su. La santé de la culture cubaine est indiscutable et aujourd'hui plus que jamais, elle défend ses racines. La culture, qui est le visage de la Patrie, continue de miser sur la fermeté et la légitimité, sous la protection de maîtres tels qu’eux, qui ne meurent pas. Ils ne font que devenir des légendes.
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