L’amour en tant que sentiment éthique dans la mesure où il nous conduit à bien agir avec dévouement dans nos vies, même en échange de rien, a été le premier lien affectif qu’a tissé le Héros National de Cuba José Martí (1853-1895) avec sa Patrie, lorsqu’il a compris depuis son plus jeune âge quel était le chemin du service que l’on doit emprunter face aux vanités, aux intérêts matériels et à la soif de pouvoir.
Celui qui, dans la défense permanente de sa cause, cherche le perfectionnement de l’être humain, a beaucoup d’amour dans ses propos et pour le démontrer nous avons à notre disposition le très grand nombre d’articles, d’essais, de chroniques, de manifestes, de reportages, de lettres, de vers et de discours dans lesquels le bien-être de son pays est devenu le premier devoir.
Pour défendre Cuba, l’Apôtre a dénoncé sans ambages l’oppression du colonialisme espagnol et supportant la douleur de sa soumission à la Métropole, il a été condamné à prison et contraint à l’exil et il s’est même retrouvé face à un autre immense amour : l’amour envers sa mère Doña Leonor Pérez Cabrera (1828-1907), à laquelle il a envoyé une photo avec l’habit du pénitencier et les chaînes et les fers au pied, le 28 août 1870 depuis la prison. Au dos de la photo, quelques mots :
« Regarde-moi mère, et pour ton amour ne pleures pas/ si, esclave de mon âge et de mes doctrines/ ton cœur martyr j’ai rempli d’épines/ pense que des épines naissent parmi les fleurs »
De la même façon, quand il était moins âgé, en janvier 1869, il a écrit le poème épique-dramatique Abdala dans le journal révolutionnaire La Patria Libre (La Patrie Libre)-fondé par Marti lui-même- et dans lequel il met de nouveau l’accent sur la figure de la mère et sur l’amour envers la Patrie « (---) Ce n’est ni l’amour ridicule envers la terre/ ni l’amour envers les herbes que foulent nos pieds ; /c’est la haine invincible envers celui qui l’opprime/ c’est la rancune éternelle envers celui qui l’attaque ».
Cette œuvre, bien qu’elle se déroule dans l’ancien territoire africain de Nubie, qui a réellement existé, est basée sur la lutte du jeune guerrier pour la liberté de son terreau et bien qu’il soit tué, il est mort heureux d’avoir accompli son souhait. Cela démontre explicitement l’amour envers la Patrie et envers la liberté dans la vie d’un homme, ainsi que l’amour maternel et la douleur provoquée par le choix entre le sentiment et l’engagement envers son pays.
Ce dilemme, a une présence permanente dans des idées de l’œuvre littéraire de Martí, dont la base réflexive essaie toujours d’influer sur ce qu’il y a de plus noble dans l’être humain. Le plus universel des Cubains, de l’avis de l’historien et intellectuel Pedro Pablo Rodríguez-, se rapproche de l’âme et de la spiritualité des hommes, ce qui est, toujours à son avis, le secret de son universalité et du succès en tant que leader politique.
Il a également mis l’accent, dans une interview accordée à Radio Enciclopedia, sur le caractère immortel de ses idées, pas seulement dans la politique et dans le journalisme, mais aussi dans le vaste legs qu’il a laissé en abordant n’importe quel thème.
« J’ai toujours admiré énormément le grand nombre de Cubains qui ont des connaissances sur Martí et comment ils sont à même d’appliquer dans des situations de leurs vies personnelles, familiales et même de notre pays, des idées de Martí pour essayer de résoudre et de comprendre le problème auquel ils sont confrontés ».
En plus de consacrer sa vie et sa pensée à son île, comme l’amoureux le plus fidèle à sa fiancée, il a exprimé à son intention le désir de bâtir sa cause « avec tous et pour le bien de tous » ; où la première Loi en tant que République soit le culte, par les Cubains, de la dignité pleine de l’Homme.
“Il joint à une âme forgée au feu de grands idéaux une intelligence vigoureuse et cultivée. Ses propos vibrants et enhardis transmettent à l’âme de ses auditeurs ses sentiments (…), et sans détours il a écrit à Gonzalo, « Martí est un caractère ».
De là la contemporanéité de son legs, surtout à la chaleur des temps nouveaux dans lesquels nous sommes convoqués à penser comme un pays tout entier.
Je comprends -de même que l’Apôtre- que nous devons relever les défis présents et futurs de notre Patrie comme quelque chose de personnel, car comme il le signalait : le devoir de l’homme se trouve là où il est plus utile ».
Incontestable e indestructible est donc le lien de l’amour de Martí envers la plus grande des Antilles, pour laquelle son Héros National est un guide et un pilier.
Le chemin, signale Pedro Pablo Rodríguez lauréat du Prix National des Sciences Sociales et Humanistiques 2009, consiste à l’assumer quotidiennement.
Si vous gérez des ressources de l’État, respectez-les, utilisez-les aux fins prévues, ne vous en servez pas. Si vous devez transmettre des idées –que ce soit dans l’enseignement ou dans l’exercice du journalisme- faites-le, mais ne pas diffuser pas des informations pour le simple fait de les diffuser mais pour faire le bien et pour éduquer les autres en leur transmettant des valeurs.
Il ne s’agit pas de trop le citer, dit l’intellectuel, mais d’être conséquents avec son éthique, afin de continuer à bâtir la nation entre nous.
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