L'UNEAC dans la Mémoire


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Recourir à la mémoire, qui fixe généralement des points révélateurs, est une tâche de difficiles rapprochements. Où et quand s’origine le quid qui nous convoque ?

Le but d'unir Lunes de Revolución et Hoy Domingo, les suppléments littéraires des journaux Revolución et Hoy, quelque chose lancé par des personnes qui s’occupaient de diriger la culture durant ces années, nous réunissait. De ces rencontres est apparue une invitation en Union Soviétique pour Carlos Franqui et Guillermo Cabrera Infante, les directeurs du journal Revolución et du supplément littéraire, et une autre en Chine, qui m'incluait, alors que j'exerçais la charge de sous-directeur de Lunes. Ce voyage s’est étendu vers l'URSS.

En novembre de cette année 1960, à notre retour, on nous a communiqué que la Direction de la Culture et le Conseil National Culturel organisaient le Premier Congrès National des Écrivains et des Artistes cubains. C'était déjà dans les commentaires que l'Union des Écrivains et des Artistes de Cuba apparaîtrait d'un tel événement.

On m’a personnellement fait savoir que je serai responsable de l'organisation dans l'exécutif du Comité Gestionnaire du Congrès. Je n'oublie pas le moment où Nicolás Guillén m’a remis la clé de la porte principale d'une demeure de la rue 17, à l’angle de la rue G, dans le quartier havanais du Vedado. Mon entré dans cette résidence, mon parcours dans les pièces splendidement meublées, gardant la somptuosité d'un passé récent et qui recevrait nos écrivains et nos artistes, est sans doute un moment persistant dans mes souvenirs.

J’ai compté l'assistance de deux jeunes durant les mois de travail d’organisation : Rolando López del Amo et Jorge Hart Dávalos, ceux qui ont contribué à la réalisation de travaux avec un intense dévouement. À la fin du Congrès, l'UNEAC a formé son Comité Directeur. Ma mémoire persiste à récupérer  mon impression en constatant qu'après des mois d’intense travail, et conscient que Lunes disparaîtrait, on ne m'avait pas destiné une charge dans notre nouvelle institution. La porte ouverte pour les créateurs de trois générations dans un pays en lutte pour récupérer son visage et sa voix, était la réponse qui satisfaisait à plénitude mon esprit et mon cœur.

Il faut affirmer que je maintenais présent une chose que j'avais entendu des lèvres de Nazim Hikmet : « Parfois, l’homme se trompe dans l'action, inévitablement : se tromper n'est pas une disgrâce, mais répéter des erreurs est une idiotie. » L'UNEAC a maintenu un programme de télévision actif que Lunes a commencé, où j'écrivais le scénario et je présentais des personnalités de notre culture et des invités internationaux.

À un moment de célébration comme celui qui nous convoque avec la porte ouverte dans quatorze provinces et leurs communes, ignorer les erreurs peut nous soumettre aux lamentables « idioties » souffertes pendant la décennie obscure. Je dois étayer que notre père spirituel, le Poète National Nicolás Guillén, après cette période sordide des années soixante-dix, a accueilli ceux qui l'on avait fermé la porte lors de cette décennie.

En 1987 Lisandro Otero, à la charge de la présidence de l'UNEAC m'a proposé la direction de la revue Unión, une responsabilité que j'ai acceptée et que j’ai maintenue jusqu'en 1994.

Nous sommes ici dans le jardin, dans la Salle Martínez Villena, dans l’Hurón Azul, dans la Galerie Manuela, lors des célébrations amicales à l’occasion d’un anniversaire ou d’une commémoration à fin de distinguer ses membres.  La participation aux événements internationaux : le Festival International de Poésie,  la Foire du Livre, le Festival du Cinéma Latino-américain, la Biennale Wifredo Lam,  le  Prix Casa de las Américas, est une façon de maintenir aussi la porte ouverte. Cette porte qui nous reçoit et nous accueille en défense des principes et des idéals qui nous fraternisent, notre Révolution Cubaine.

Traduit par Alain de Cullant


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