La fondation Fernando Ortiz maintient son œuvre vivante


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L’on commémore le 25e anniversaire de la naissance de la Fondation qui porte le nom d’un des scientifiques les plus éminents de Cuba et de l’Amérique Latine, Fernando Ortiz.

Pour rendre hommage à sa personne et à son œuvre, l’institution organise un programme d’activités au mois de février qui inclut des journées d’hommages qui auront lieu pendant toute l’année.

Il existe actuellement à Cuba six Fondations seulement. Celle-ci a été créée en septembre 1995, à l’initiative du Ministre de la Culture de l’époque, Armando Hart Dávalos et elle est présidée dès le début par Miguel Barnet, vice-président d’honneur de l’Union des Écrivains et des Artistes de Cuba.

Miguel Barnet qui a également fêté le 28 janvier ses 80 ans, a raconté, au cours d’une rencontre au siège de la Fondation, comment sa vocation, depuis qu’il était très jeune, pour les études sur la culture cubaine l’on amené à visiter la maison de Fernando Ortíz et de sa famille au coin des rues L et 25, au Vedado, où ce dernier a vécu jusqu’à son décès en avril 1969 et où se trouve sa Fondation.

En 1961, il a raconté: j’ai commencé à travailler à l’Institut d’Ethnologie qui a avait été créé avec la nouvelle Académie des Sciences de la Révolution, qu’a présidée le capitaine, géographe et spéléologue Antonio Núñez Jiménez. Et le président d’honneur de la commission d’organisation de l’Académie a été Fernando Ortiz».

Don Fernando, nom dont l’a baptisé Juan Marinello, a dédié plus des 60 ans sur les 88 qu’il a vécus, à la vie publique, à écrire et à faire ses recherches dans le domaine des sciences sociales.

“Je ne crois pas qu’il y ait eu un autre intellectuel comme Fernando Ortíz ayant une aussi grande dimension et un aussi grand dévouement idéologique et culturel que ceux de Fernando Ortiz dans toute la République au 20e siècle, pas seulement en raison de sa vie et de son œuvre sociale très vastes, mais aussi en raison de sa projection qui a eu un caractère totalement transgresseur, qui a brisé tous les schémas de la conception de la culture cubaine jusqu’à ce moment-là, non seulement grâce à la mise en valeur du legs africain à Cuba mais aussi à une approche si holistique de toutes les disciplines qu’il a abordées ».

C’est ce qui explique l’actualité de son œuvre, car « la société et la nation cubaines sont de mieux en mieux définies à partir des préceptes de l’œuvre d’Ortiz », a assuré Barnet, un de ses grands adeptes.

La Foire Internationale du Livre, où aura son stand la Fondation Fernando Ortiz, rendra hommage à un Cubain aussi remarquable dans la Salle Guillén de son siège principal, le complexe Morro-Cabaña, et elle fêtera les huit décennies de vie active de l’ethnologue Miguel Barnet le 11 février à 14 heures.

Pour sa part, la maison d’édition Editorial Ciencias Sociales, organisera une rencontre dédiée à Ortiz et à Barnet, dans la Maison Culturelle de l’ALBA le 11 février, à laquelle se joignent des hommages d’autres institutions dont l’EGREM.

La Fondation a réalisé un vaste travail de diffusion à Cuba et à l’étranger, de la vie et de l’œuvre d’Ortiz, déclarée l’année dernière Patrimoine Culturel de la nation cubaine.

Il faut relever dans ces efforts, le travail de ses chercheurs afin de publier l’œuvre encore inédite de cet homme, juriste de profession, œuvre qui est le fruit de son vaste travail en tant qu’historien, ethnologue, sociologue, musicologue et critique, entre autres.

La portée de la tâche de ce collectif réduit de la Fondation Fernando Ortiz est très grande. Son visage ou peut-être son enfant prodigue est la revue d’anthropologie Catauro qu’ils éditent et dont le numéro 36 sera présenté au Pavillon Cuba, dans le Salon de Mai, le 12 février.

Mais son œuvre scientifique importante est contenue dans plus de 40 textes publiés dont Fernando Ortiz et la cubanité, Des composants ethniques de la nation cubaine, Le Spiritisme à Cuba, qui enrichissent la culture de notre nation.

Une autre réussite est sans aucun doute la collection en 10 tomes, de l’Archive de la parole des espagnols à Cuba, qui recueille des témoignages d’Espagnols résidant à Cuba et de leurs descendants, des hommes et des femmes venus de diverses régions de l’Espagne, ainsi que la collection de dépliants avec des cartes ethnographiques de différentes nationalités dont la chinoise, la coréenne, la française, l’espagnole, l’italienne, qui forment, entre autres le noyau de la cubanité et que Fernando Ortiz a défini comme « un ajiaco » (1) culturel.


Note:

(1) Ajiaco est le nom donné à un type de soupe typique de l'Hispanité intertropicale. Il consiste généralement en une soupe ou un ragoût à base de divers ingrédients solides tels que des légumineuses ou des tubercules hachés en morceaux et de petits morceaux de viande variée. C’est cette diversité d’ingrédients qui a amené Don Fernando Ortíz à l’utiliser pour définir la culture cubaine.

Traduit par: Reynaldo Henquen Quirch 


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