Ibrahim Ferrer Planas a laissé sans aucun doute une empreinte indélébile dans la culture cubaine avec sa passion pour la musique, sa voix à nulle autre pareille, avec son amour pour le bolero, avec ses années de dévouement au cours desquelles il a partagé la scène avec de grandes figures comme Pacho Alonso et Benny Moré, et avec son travail digne d’éloge en tant que fondateur de la bande Buena Vista Social Club, représentant Cuba sur de multiples scènes pendant une décennie.
On s’en souvient tous les 20 février, pas seulement à San Luis, sa terre natale à Santiago de Cuba, mais dans tout le pays et au-delà de ses frontières car il a été un musicien qui est monté au sommet de la sonorité cubaine sans avoir fait des études d’académie. Il a une formation plutôt empirique, avec un sens de l’ouïe très fin pour suivre le rythme des sones et des guarachas et pour offrir au public avec son timbre doux mais sublime les plus belles mélodies, avec lesquelles il entendait « amener les gens à danser et à chanter ».
Il a chanté aux côtés de Pacho Alonso dans Los Bocucos et il a été aussi membre remarquable de l’orchestre Chepín Chovén, dans lequel il a interprété la chanson très populaire « El platanal de Bartolo, dont on se souvient encore aujourd’hui.
Toujours jovial, humble et spontané il était fier « d’avoir pu représenter mon terreau, à Cuba et dans d’autres coins du monde » et il l’a très bien fait en interprétant “Perfume de gardenias” (Arôme de gardénias), “Mil congojas” (Mil chagrins) et “Fuiste cruel” (Tu as été cruelle) parmi ses chansons préférées.
C’est Ferrer qui chantait les guarachas, les sones et d’autres genres à contre-rythme. Mais son émotion appartenait plus au classique, à la façon la plus cadencée et fine du bolero.
Il a atteint la renommée mondiale en 1998 avec le succès du projet musical Buena Vista Social Club, avec lequel il enregistre 12 des 14 chansons du disque et il collabore avec Omara Portuondo, Rubén González, Compay Segundo, Eliades Ochoa, Barbarito Torres et Guajiro Mirabal.
Les deux pris Granmy qu’il a obtenus durant sa vie d’artiste en témoignent : Premier Meilleur Album Tropical Traditionnel en 2000 avec le Buena Vista Social Club et Buenos hermanos en 2003. Après son décès en 2007, l’on a mis en vente Mi sueño (Mon rêve), une anthologie de boleros à laquelle il travaillait déjà avant son décès et qui a été un album enregistré par ce grand chanteur cubain, avec un bon accueil de la critique et du public en général.
C’était le projet dont ce remarquable artiste avait rêvé toute sa vie : un hommage au genre musical le plus romantique : le bolero. Il est formé de 12 chansons : Dos almas (Deux âmes), Si te contara (Si je racontais), Melodía del río (Mélodie de la rivière), Cada noche un amor (Chaque nuit un amour), Deuda (Dette), Uno Soi-même), Convergencia (Convergence), Quiéreme mucho (Aime-moi beaucoup), Perfidia (Perfidie), Copla guajira (Couplet paysan), Quizás, quizás (Peut-être,peut-être) et Alma libre (âme libre). Il avait collaboré en plus dans d’autres dont Habana Café, Chanchullo, Cachaíto et Llegó Teté.
Ibrahim Ferrer, qui a consacré toute sa vie et son amour à la musique est présent dans la mémoire de son peuple avec la même humilité dont il a toujours fait preuve et avec sa voix éternelle, celle qui a fait battre beaucoup de cœurs au rythme de ses boleros.
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